(for non French speaking readers)

Pardon pour ce commentaire un peu longuet (je sais, ce n'est pas un mot mais comme la nécessité est mère de l'invention, allons-y pour l'invention). Comme je ne suis pas très fidèle (mais je reviens, ce qui comme en amour est l'essentiel, n'est-il pas? ), ce sera un commentaire omnibus couvrant les derniers trois ou quatre mois.

Je suis vraiment désolé des problèmes de santé encourus par ta belle-fille Marina. J'espère qu'elle s'en tirera bien. Elle a des gens aimants autour d'elle pour l'appuyer au cours de cette épreuve, c'est déjà beaucoup. J'ai un frère qui a subi des traitements de chimio durant six mois l'an dernier suite à la découverte d'un cancer du côlon (opéré). Ça n'est pas une sinécure. Je lui souhaite bon courage, et la guérison au bout. En passant, j'ai une soeur prénommée Marina. Ce n'est pas courant comme prénom ici (chez les non Latinos) mais plutôt joli.

Quelle belle maison! En Bourgogne, j'ai vu des édifices d'un style architectural similaire, et où l'on disait dans les guides que c'était un style commun dans le nord/nord-est de la France et dans les pays adjacents dont la Belqique et les Pays-Bas, d'où il provenait. Comme c'est la seule région de France que je n'ai pas visitée hormis le Massif central, voir cette photo donne le goût de partir tout de suite pour corriger ce manque manifeste.

Mais parmi les régions visitées, le massif des Alpilles reste l'une de celles que j'ai le plus appréciées. Peut-être parce que j'y ai pris logis pendant une bonne semaine, dans un tout petit village du nom de Paradou, à quelques pâturages de celui où paissait la chèvre d'Alphonse, enfin celle de M. Seguin , et pas très loin de la citadelle des Baux-de-Provence. J'en ai la nostalgie rien que d'y penser. Sans compter que j'adore les moulins à vent, malheureusement disparus d'à peu près partout. Et il n'y a pas que les Français qui connaissent l'histoire de la chèvre de M. Seguin. Ici aussi on la connaît. Du moins ceux de mon âge! J'ignorais par contre la source de l'inspiration de Daudet pour ce conte. Merci d'avoir apporté cet éclairage intéressant (dans lequel je me reconnais un peu, étant peu porté sur la compromission allant contre mes principes).

J'ai beaucoup aimé le petit dessin accompagnant l'histoire du chapeau. Il me rappelait les dessins de Saint-Exupéry pour son Petit Prince.

Les très vieux arbres ont quelque chose de réconfortant, en ce sens qu'ils nous indiquent que quoi qu'il arrive (l'adversité?), la vie continue. Ils sont comme une force tranquille. Il y a au Mexique, dans l'État du Oaxaca, un arbre dont on dit qu'il est au moins une fois millénaire, peut-être même jusqu'à trois. Pour l'avoir vu moi-même, je n'ai aucune difficulté à le croire. Mais cet arbre, qui était peut-être là aux temps de Jules César ou de Jésus-Christ, est aujourd'hui menacé par la trop grande urbanisation autour de lui. Comme la Terre, il suffoque. Cet arbre, surnommé l'Arbre de la Vie, deviendra peut-être l'Arbre de la Mort. Il y a dans l'Homme ce qu'il y a de mieux, et ce qu'il y a de pire.

J'ai visité les arènes (Arles, Nîmes) mais n'ai pas assisté à des spectacles de taureaux, étant sous l'impression qu'il s'agissait de corridas comme en Espagne, avec mise à mort de l'animal. J'ignorais tout de la "course à la cocarde" qui est tout autre chose. Si je retourne en Provence, je vais sûrement chercher à assister à l'une de ces "courses camarguaises" comme on les appelle semble-t-il, déjà que pour nous nord-américains, le simple mot "Camargue" déjà fait rêver.

Je suis allé à Tarascon. J'y ai mangé une pizza écoeurante. Attention: au Québec 'écoeurant' veut dire bon comme cela ne se peut pas! Le proprio de cette échope connaissait le Québec, et en plus j'y ai rencontré d'autres clients, d'origine tzigane, et d'une gentillesse incomparable. Il y en a beaucoup à Tarascon et à Beaucaire, je crois. Ça m'a fait tout drôle parce que Tarascon pour moi c'était Tartarin de Tarascon. Un personnage de légendes donc. Je n'avais jamais imaginé qu'il y avait vraiment une ville portant ce nom.

Pour le poirier, faut être patient. Un autre dix ans et il sera suffisamment solide pour y accrocher des bouteilles afin de vous concocter de la belle eau-de-vie de poire, pour vos vieux jours, qui sont encore bien loin.

(et merci de venir à l'occasion vérifier sur mon site si je respire encore - c'est apprécié ).